Il n’y a ici ni renard, ni prêche. Aucun roux prophète d’un testament rusé. Il n’y a pas d’histoire, il n’y a pas de hagiographie à raconter. Les murs de cette rue sont aussi banals que les autres, briques-bées.
Mais il y a un bar nommé le Purgatoire, dans la rue du Renard-Prêchant. Et le dernier à avoir cherché la tanière fut pendu à son clocher.
De cette rue il ne reste que légende ou mensonge, d’un canidé en habits de moine allant parler une bonne parole à une assemblée de canards. (Ce n’est pas une métaphore, c’est vrai, c’est pour ça que ça s’appelle comme ça, allez chercher.)
De cette rue, il ne reste bête ni prière, aucune conte, aucune fable. C’est juste une rue.
Le fleuriste qui s’appelle Ronsard fait faner ses fleurs sur le trottoir alors que l’alcoolique du service fait les douze coups de midi. — Et dès la fin des vêpres, cette même vieille femme fume à sa fenêtre chaque soir religeiseuement même moment même fenêtre, même corps penché vers les cheminés, avant que les chiens errants
hurlent à la nuit
Dieu sait pourquoi.